mardi 15 septembre 2009

A propos du boycott du Twestival par certains internautes

Voilà un évènement de toute petite ampleur qui me semble assez bien refléter le climat de terrorisme intellectuel ambiant. Toute petite ampleur, parce que le milieu d'internet est petit. Terrorisme intellectuel, parce que je prends conscience progressivement de ce qu'il est difficile pour nombres de personnes d'admettre que d'autres idées que les leurs s'expriment, et qu'un peu de manipulation et d'agitation permet à ces petits esprits de parvenir à leurs fins.

D'abord, rappelons les faits. Il s'agit d'organiser, pour la deuxième année consécutive, le twestival, une manifestation caritative qui s'appuie sur Twitter, le média social à la mode (dont je suis fan). Des twitterers se réunissent, une soirée, au profit d'une association caritative. Plusieurs associations se sont proposées. Les internautes les ont choisies par vote. L'association élue fut la Fondation Jérôme Lejeune, qui s'occupe d'enfants trisomiques 21. On trouvera là des informations sur cette association, dont tous louent le remarquable travail.

Mais. Mais. Il y a un mais.

Un internaute rédige un post sur son blog, dont voici un extrait :

La Fondation Lejeune défend des valeurs revendiquées par les mouvements pro-vie (luttes contre l’avortement, l’euthanasie, la FIV, l’eugénisme, etc). Enfin, elle considère que les embryons sont des êtres humains dès leur conception. Elle prend donc fermement parti contre l’avortement, relayant en cela la lutte de son fondateur, membre de l’Académie pontificale pour la vie. La fondation est ainsi, en 2006, à l’origine de la polémique autour du Téléthon, dont une partie des fonds servent à des recherches sur des embryons humains, causant leur destruction.

L'article se conclut ainsi : Faut-il tweeter pour une association si peu Web 2.0?

Le post est relayé par nombres plusieurs autres blogs ou blogueurs et l'affaire prend une certaine ampleur.

Un autre blogueur écrit : Non, vraiment pas sûr que tous les utilisateurs/trices de Twitter apprécieraient de récolter des fonds militer (oui, hein) pour une association pas si innocente que ça. Avec le soutien de BNP, Danone, Spotify et La Fraise ? Euh ? Ils ont regardé ce qu'ils cautionnaient ? En tout cas, pour ma part, ça va toujours mieux en le disant...Chacun fait comme il l'entend du moment qu'il est informé au préalable.

Il est donc reproché à cette fondation de prendre parti contre l'avortement, même si elle ne participe pas, jusqu'à nouvel ordre, à la lutte anti avortement. L'avortement est considéré comme un droit acquis, et le remettre en cause n'est tout simplement pas admissible pour certains.

Je voudrais aller un peu plus loin. Que reproche-t-on précisément à cette fondation ?
L'avortement est autorisé légalement. Certaines associations luttent contre cela, c'est-à-dire qu'elles luttent pour interdire légalement l'avortement. D'autres associations, sans lutter pour la pénalisation de l'avortement, luttent pour que d'autres méthodes soient proposées, que la contraception soit banalisée, plus facile d'accès, bref, pour qu'on augmente les moyens médicaux et sociaux qui permettent d'éviter le recours à l'avortement, pour qu'une information soit menée sur les moyens d'éviter les grossesses non désirées, et pour que les enfants handicapés soient pris en charge correctement par la société dans son ensemble, au lieu, soit de peser sur leurs parents comme un fardeau matériel et psychologique lourd à porter, soit d'être détruits in utero et évacués comme des déchets (les foetus et embryons détruits ne sont pas enterrés, mais mis à la poubelle, comme des déchets organiques).

Pour que cela soit clair, je suis, à titre personnel, moi qui écris, favorable à la légalisation de l'avortement DANS TOUS LES CAS, même si cela me pose un cas de conscience (ce qui est mon problème). Mais je suis également favorable à une meilleure information, surtout auprès des jeunes, dont l'ignorance en matière de contraception et de conception est parfois sidérante (nombre de jeunes filles de 14 ans ne savent pas très bien qu'il faut neuf mois pour faire un bébé, par exemple), mais aussi auprès des moins jeunes, à un accès plus facile et gratuit aux moyens de contraception comme la pilule (mais aussi à une information sur leurs effets secondaires). En fait, il faudrait (selon moi) systématiquement tout faire pour éviter le recours à l'avortement, au lieu de la considérer comme une pratique médicale comme une autre ; tout en traitant humainement les femmes qui souhaitent se faire avorter, quelle que que soit leur motivation (ce qui n'est pas le cas) ; je précise cela pour que mes opinions soient claires.

Revenons à notre affaire. Que reproche-t-on à la fondation Jérôme Lejeune ? On ne peut lui reprocher de s'opposer activement à l'avortement : ou, si c'est la cas, nul ne l'a fait car pour l'instant on n'en a pas de preuve. On lui reproche d'être idéologiquement opposée à l'avortement. On ne lui reproche pas des faits, mais des idées, des pensées, des opinions, qui génèrent des actes, dont aucun n'est de lutter activement contre l'avortement, mais de chercher à informer le public sur le foetus, l'embryon, la bioéthique, etc.

On se trouve donc dans la situation suivante : la France est un pays de liberté d'opinion, mais lorsqu'une personne, physique ou morale, professe une opinion qui n'est pas conforme à la sienne, on peut la condamner moralement, et s'en détourner, sans s'intéresser à ce qu'elle peut faire de positif (dans le cas de cette fiondation, offrir un soutien à tous les aprents d'enfants trisomiques 21).

Dois-je en conclure que ceux qui la condamnent pensent que ceux qui ont un enfant trisomique et qui ont bien du mal au quotidien avec, n'ont que ce qu'ils méritent, car ils n'avaient qu'à se faire avorter ? j'aid éjà entendu exprimer cette opinion, pas du tout par les internautes que j'évoquais avant, que je ne connais pas, mais par des collègues, des relations, des personnes de ma famille.

Quoiqu'il en soit, il ne s'agit pas de parler de la Trisomie, je n'y connais rien. Il s'agit de amrquer ma stupéfaction et mon écoeurement parce qu'une association qui fait un remarquable travail d'accompagnement et d'information auprès de personnes en difficulté, est jugée et condamnée moralement par certains au nom de ses opinion, jugées infamantes ; que le procédé qui consiste à lancer le discrédit sur cette association a très bien fonctionné : pour éviter de se trouver dans le mauvais rôle du mal qui avancerait pmasqué, d'un fascisme qui tenerait de se donner une aimable figure, la fondation a décidé, avec sagesse, de toute arrêter, afin de n'être pas accusée de tromper les internautes.

Lesquels internautes pouvaient parfaitement se rendre sur le site de ladite fondation, et y trouver les informations pour savoir à quoi s'en tenir, et, si vraiment une association qui lutte pour limiter les avortements leur est odieuse, eh bien, ne pas se rendre au twestival.


Dans cette histoire, on prend vraiment les gens pour des imbéciles. Jérôme Lejeune avait des opinions anti avortement, c'est un fait indubitable. Il a été le conseiller scientifique de l'association laissez les vivre. Cette association regroupe très probablement nombre de personnes d'extrême droite ; moi-même, qui ne suis pas d'extrême droite, j'ai assez aprlé avec des personnes membres de ces associations anti avortement pour me rendre comtpe qu'une personne de gauche s'y sentirait fort mal à l'aise. Il y aurait d'ailleurs des études à faire pour comprendre pourquoi, alors que c'est un gouvernement de droite qui a légiféré en faveur de l'avortement, pourquoi c'est la droite, surtout extrême, vampirise toute l'opposition anti IVG. bref. Donc, parce que le fondateur, décédé, de cette association était pro vie, que l'association est intervenue une fois pour qu'un suket sur l'avortement ne soit pas noté au bac, aux côtés d'une oragnisation pro vie, et que les pro-vie sont proche de l'extrême droite, l'association est décrétée d'extrême droite, donc condamnable, donc montrée du doigt, ce qui rejaillit sur le twestival.

En quoi les opinions d'une personne doivent elles permettre la condamnation de ses actes ? Peut-être, s'il s'agit d'opinions de violence, de haine, cela peut-il se comprendre ; encore qu'on doive être jugé sur des actes et non pas sur des idées ; mais les paroles de haine et de violence peuvent être assimilés à des actes, en quelques sortes, moraux, et donc condamanbles. Mais quand il s'agit d'opinions qui ne sont ni haineuses ni violentes en elles-mêmes, pourquoi doit-on les condamner ? Ou alors, il nous reste encore nombre de personnes à discréditer ! par exemple, on pourrait condamner toute la gauche parce qu'il y a 70 ans, un homme de gauche a commencé à envoyer au Goulag nombre de ces concitoyens ; ce simple fait pourrait infirmer toutes les idées de gauche. Naturellement, je prends cet exemple à dessein ; car il s'agit en fait, de condamner la Fondation Jérôle leujeune en effectuant une série de rapprochement : Fondation Jérôme Lejeune / Association pro vie / Extrême Droite / Fascisme / Nazi.

Et on en arrive, même si, à ma connaisssance, au fameux Point God win, auquel on finit toujours par arriver.

Conclusion : Malheur à qui pense différemment, en France, du Credo uniforme et bien pensant des médias et de l'opinion publque officielle.

A propos de l'affaire Hortefeux

A propos de l'affaire Hortefeux

Ce qui m'interesse dans cette affaire, n'est pas le racisme réel ou supposé du Ministre, mais la réaction de certains contre Internet.

Apropos du Ministre lui-même : est-il raciste ? Il faudrait définir ce qu'est le racisme, ce qui n'est pas plus facile que de définir les races. Les aproles qu'il a eu ne sont pas aussi définitives que les opinions de Gobineau, et n'impliquent directement nulle supériorité de la race blanche sur les autres, ce qui est le sens original du mot raciste. Cependant, elle témoigne d'un état d'esprit irrespecteux de la personne, malgré toute les dénégations entendues sur le sujet. Qu'il s'agisse d'auvergant ou d'arabes, la remarque n'est pas plus respectueuse, mais de la part d'un Ministre qui a mis en place une politique d'évacuation forcée des étrangers, en présence d'un jeune homme d'orgine maghrébien (même Kabyle), laissant subsister une ambiguité sur l'identité du "en" (arabe ou auvergnat), assorties des remarques sur la consommation de porc et d'alcool, et de la mention c'est notre petit arabe, on sait très bien dans quel cadre on se situe : dans celui d'un racisme ordinaire, méprisant, sûr de lui, arrogant -odieux.

Mais ce n'est pas ça le plus important, découvrir que Brice Hortefeux est méprisant envers les personnes qui ne sont pas comme lui, surtout s'ils sont issus d'autres cultures (c'est le contraire qui aurait été étonnant). Il n'est même pas forcément nécessaire qu'il soit exclu du gouvernement, à part pour faire plaisir à la gauche, qu'est-ce que ça changera ?

Non, ce qui est intéressant, c'est la réaction anti internet.

D'abord par son absurdité. la video a été tournée par les journalistes de la chaïne officielle Public Cénat, pas vraiment 5 gus dans un garage avec trois ficelles, deux PC et une boîte mail. Elle a été diffusé sur le site internet du Monde (parce qu'il aurait été difficile, en l'état de la technique, de la diffuser sur papier), qui n'est pas un site d'amateur gauchiste NPA occupé à saper le gouvernement français. Alors ? Ah oui, elle a été visionné par des internautes, ils ont un avis dessus et ils l'expriment, en termes peu amènes; certains en profitent pour cracher sur le gouvernement, c'est assurément désagréable quand on en est la cible.

Ensuite, par son esprit. Internet, c'est le mal, parce que les gens, et parmi eux des personnes qui manquent de raffinement, d'élégance, de savoir vivre, ou qui se permettent d'en manquer parce que c'est internet, peuvent s'exprimer. On a ainsi appris que certains journalistes traditionneles avaient hésités, puis s'étaient refusés, à transmettre l'info, probablement très conscient du potentiel de bad buzz de la video. Ainsi, certains journalistes traditionnels, par élégance, auraient protégé Brice Hortefeux. Mais internet et son buzz ont permis de déshabiller le roi et de le montrer tel qu'il est, tout nu, sans fioritures. Si Brice Hortefeux peut se permettre d'ironiser sur les arabes ou les auvergnants (ou les photo graphes, on ne sait plus très bien), souhaite-t-il le faire en toute impunité, en toute discrétion sans que sa suffisance ordinaire ne soit révélée? Pourquoi devrait-elle nous être achée, puisqu'elle est vraie, cette arrogance, puisqu'il est réel, ce "racisme" ordinaire. Pourquoi en a-t-il honte, puisqu'il le ressent ?

Cette video n'est peut-être pas exclusivement négative pour Brice Hortefeux. Combien de personnes, en la visionnant, se sont félicitées des propos du ministre, même s'ils n'en ont rien dit ? ce que pense Brice Hortefeux ne reflète-t-il les pensées d'aucun français ? La droite décomplexée doit-elle être baillonnée, pour être plus discrète ?

Cette video a très certainement été fort douce à certains français de droite proche du FN : je le regrette.
Elle a fourni un gros sandwich médiatique à quelques gauchistes énervés : je le regrette aussi.


Elle est, surtout, vraie, authentique, sans langue de bois. Elle nous montre le vrai visage d'un véritable homme politique de droite. S'il n'aime pas son visage, pourquoi parle-t-il ainsi ?

Pourquoi doit-on mentir au peuple ?

Pourquoi avoir peur de sa réaction ?

Oh, je sais fort bien pourquoi : face à un pouvoir politique douillettement figé dans des postures régaliennes (à droite comme à gauche), le peuple parfois hurlant d'internet a un faux air de sans culotte, et les sans culotte ont été à l'origine d'un des gouvernements les plus sanglants de la France. Fort bien. Alors, un peu d'élégance, et que nos hommes politiques s'efforcent, soit d'être sans reproches, soit d'être sans peur, et d'assumer leurs actes.


On peut cependant craindre autre chose : si les hommes politiques savent leurs interventions ou aprticipationssusceptibles d'être filmées et décryptées, ils se censureront eux mêmes au moins dans leurs actes publics : mais n'est-ce pas ce que l'on attend de tous ? N'attend-on pas des salariés qu'ils acceptent avec tristesse mais élégance leurs licenciements, quitte à enrager à domicile ?