EELV et PS ont validé, mardi (15 novembre), un « accord de majorité » pour 2012 qui permettra à EELV d'obtenir un groupe parlementaire. Bien sûr, les questions qui fâchent ont été évitées. Bien sûr, les questions qui fàchent sont revenues par derrière. François Hollande en a fini avec l'harmonie de l'après primaire.
Premier problème : on sait bien qu'il s'agit d'un accord politicard, une bidouille entre deux partis pour s'assurer le plus grand nombre de postes, en l'occurence, de sièges de députés. Ce n'est pas nécessairement la fin du monde, les partis doivent passer des accords entre eux, on n'est pas nés de la dernière pluie. Le problème, c'est d'essayer de faire passer l'accord pour autre chose que ce qu'ile st: un accord purement politique qui ne porte pas, ne peut pas porter sur TOUS les points. Si les deux partis étaient en accord sur tout, l'un n'aurait plus qu'à se fondre dans l'autre.
N'oublions pas qu'on en est à l'heure de l'union sacrée dontre l'infâme, entendez Nicolas Sarkozy (qui regrimpe dans les sondages, le bougre) et son équipe de Pieds Nickelés de la politique. Il s'agit d'être d'accord. D'ailleurs, quand il s'agit de lui, on est tous d'accord.
Mais à part cela, pour emporter l'accord, il faut faire plaisir à tout le monde.
Une circonscription à Paris pour Cécile Duflot.
On lui doit bien ça, en échange de son accord, non ? Sauf qu'à Paris, on n'est pas d'accord pour alisser les verts reprendre pied dans la capitale, alors que les socialistes n'y ont, politiquement, plus besoin d'eux pour diriger. Et puis qui dit EELV, dit Cécile Duflot, et qui dit Cécile Duflot, dit politicienne pugnace et négociatrice. C'en est fini, le ronron socialiste sur la capitale. Il faudrait partager. On n'aime pas (et on ne critique pas, lecteur, vous aimeriez partager votre fauteuil, vous ? Non). Delanoe râle, et alors ?
Une circonscription Verte pour la deuxième ville de France, Lyon
EELV ne peut pas passer sa vie à végéter dans le Val de Marne, le parti doit s'implanter dans les grandes villes. Après Paris pour Cécile Duflot, il faut offrir un bout de Lyon à un autre EELV. Tant pis pour le Maire socialiste, Collomb, qui enrage autant que Delanoe.
Le MOX.
L'accord stipule une reconversion à emploi constant de la filière du retraitement et de fabrication du MOX".
Las, grosse panique chez areva, qui s'est livré à un lobbying forcené. Du coup, les socialistes en panique ont retiré la phrase qui fâche du texte de l'accord. Une petite phrase en mois et c'est le drame.
Mais en fait, tout cela n'est rien, rien du tout. Le plus important est l'accord politique. C'est ce que les deux responsables de partis, ont dit, chacun de leur côté, aux deux JT différents auxquels ils étaient invités mercredi soir.
Sur TF1, François Hollande a déclaré qu'il fallait élever le débat "au bon niveau".
Et sur France 2, Cécile Duflot s'est affirmée "loin de ces petites histoires".
Oui, c'est comme ça. C'est la politique. L'important, c'est qu'il y a un accord SOLIDE ET CONSTRUCTIF (on ne va pas non plus fouiller la culotte des gens pour voir ce qu'on y trouve, non ?), avec quelques petits désaccords de rien du tout.
Comment s'en tirer avec l'accord désaccord ? C'est simple, on a les mots ; très utiles, les mots ; ceux qu'on lit et ceux qu'on ne lit pas.
Cécile Duflot impavide affirme avoir reçu les assurances tant de Martine Aubry que de l'entourage de François Hollande que l'accord de mardi n'avait pas bougé", et elle cite la phrase "exacte" présente dans le texte final, qu'elle a "appris par coeur depuis ce matin" : "Nous engageons à emploi constant la reconversion de la filière traitement".
François Hollande a répété le même extrait, ajoutant : "Je suis pour qu'il y ait encore du retraitement du combustible, il le faut pendant le temps nécessaire."
Or, l'accord entre les deux partis ne rentre pas dans les détails du "temps nécessaire".
CQFD. Du coup, tout le monde est d'accord. Les journalistes feraient mieux de se taire.