jeudi 17 novembre 2011

Accord entre Cécile Duflot et François Hollande


EELV et PS ont validé, mardi (15 novembre), un « accord de majorité » pour 2012 qui permettra à EELV d'obtenir un groupe parlementaire. Bien sûr, les questions qui fâchent ont été évitées. Bien sûr, les questions qui fàchent sont revenues par derrière. François Hollande en a fini avec l'harmonie de l'après primaire.

Premier problème : on sait bien qu'il s'agit d'un accord politicard, une bidouille entre deux partis pour s'assurer le plus grand nombre de postes, en l'occurence, de sièges de députés. Ce n'est pas nécessairement la fin du monde, les partis doivent passer des accords entre eux, on n'est pas nés de la dernière pluie. Le problème, c'est d'essayer de faire passer l'accord pour autre chose que ce qu'ile st: un accord purement politique qui ne porte pas, ne peut pas porter sur TOUS les points. Si les deux partis étaient en accord sur tout, l'un n'aurait plus qu'à se fondre dans l'autre.

N'oublions pas qu'on en est à l'heure de l'union sacrée dontre l'infâme, entendez Nicolas Sarkozy (qui regrimpe dans les sondages, le bougre) et son équipe de Pieds Nickelés de la politique. Il s'agit d'être d'accord. D'ailleurs, quand il s'agit de lui, on est tous d'accord.

Mais à part cela, pour emporter l'accord, il faut faire plaisir à tout le monde.

Une circonscription à Paris pour Cécile Duflot.

On lui doit bien ça, en échange de son accord, non ? Sauf qu'à Paris, on n'est pas d'accord pour alisser les verts reprendre pied dans la capitale, alors que les socialistes n'y ont, politiquement, plus besoin d'eux pour diriger. Et puis qui dit EELV, dit Cécile Duflot, et qui dit Cécile Duflot, dit politicienne pugnace et négociatrice. C'en est fini, le ronron socialiste sur la capitale. Il faudrait partager. On n'aime pas (et on ne critique pas, lecteur, vous aimeriez partager votre fauteuil, vous ? Non). Delanoe râle, et alors ?

Une circonscription Verte pour la deuxième ville de France, Lyon

EELV ne peut pas passer sa vie à végéter dans le Val de Marne, le parti doit s'implanter dans les grandes villes. Après Paris pour Cécile Duflot, il faut offrir un bout de Lyon à un autre EELV. Tant pis pour le Maire socialiste, Collomb, qui enrage autant que Delanoe.

Le MOX.


L'accord stipule une reconversion à emploi constant de la filière du retraitement et de fabrication du MOX".
Las, grosse panique chez areva, qui s'est livré à un lobbying forcené. Du coup, les socialistes en panique ont retiré la phrase qui fâche du texte de l'accord. Une petite phrase en mois et c'est le drame.

Mais en fait, tout cela n'est rien, rien du tout. Le plus important est l'accord politique. C'est ce que les deux responsables de partis, ont dit, chacun de leur côté, aux deux JT différents auxquels ils étaient invités mercredi soir.

Sur TF1, François Hollande a déclaré qu'il fallait élever le débat "au bon niveau".
Et sur France 2, Cécile Duflot s'est affirmée "loin de ces petites histoires".

Oui, c'est comme ça. C'est la politique. L'important, c'est qu'il y a un accord SOLIDE ET CONSTRUCTIF (on ne va pas non plus fouiller la culotte des gens pour voir ce qu'on y trouve, non ?), avec quelques petits désaccords de rien du tout.

Comment s'en tirer avec l'accord désaccord ? C'est simple, on a les mots ; très utiles, les mots ; ceux qu'on lit et ceux qu'on ne lit pas.

Cécile Duflot impavide affirme avoir reçu les assurances tant de Martine Aubry que de l'entourage de François Hollande que l'accord de mardi n'avait pas bougé", et elle cite la phrase "exacte" présente dans le texte final, qu'elle a "appris par coeur depuis ce matin" : "Nous engageons à emploi constant la reconversion de la filière traitement".

François Hollande a répété le même extrait, ajoutant : "Je suis pour qu'il y ait encore du retraitement du combustible, il le faut pendant le temps nécessaire."

Or, l'accord entre les deux partis ne rentre pas dans les détails du "temps nécessaire".

CQFD. Du coup, tout le monde est d'accord. Les journalistes feraient mieux de se taire.

mercredi 12 janvier 2011

Sidérant, absolument sidérant. PPDA, ex-roi du PAF, se serait fourvoyé dans un affaire lamentable de plagiat. Et depuis, les excuses invoquées sont de plus en plus foireuses, façon je prends les gens pour des cons.

Les faits : PPDA doit publier le 19 janvier une biographie d'Ernest Hemingway. Des journalistes reçouivent l'ouvrage et le lisent, pour en faire des recensions ou critiques éventuelels, comme il est d'usage. Or, à l'Express, les journalistes sont surpris "par la précision à l'"anglo-saxonne" du livre, en contradiction avec un certain flou sur les sources citées dans la bibliographie". Du coup, ils fouillent partout et exhument toutes les biographies d'Hemingway publiées en français, plus quelques biographies rédigées en anglais. Ils comparent. Et tombent sur des "parentés criantes avec l'ouvrage de Peter Griffin".
Lequel ouvrage, de 1985, aux éditions Oxford University Press, fut publié en France, chez Gallimard, en 1989, et est aujourd'hui très difficile à se procurer en librairie.
Le plagiat est clair, même s'il ne concerne pas tout le livre. En fait, certains passages ont été réécrits, mais sans grand effort d'imagination : le récit est le même, quoique les phrases soient coupées différemment, par exemple.
Bref, la parenté entre les textes est manifeste. Si manifeste que le fait, en lui même, n'est pas nié. Il est "expliqué".
Mais les explications sont sidérantes.
Dans un premier temps, contacté par le journaliste de l'Express, PPDA nie et s'estime offusqué : il a travaillé, certes, il a lu d'autres biographies, ce qui est normal, mais rien de plus.
Mais, plus tard, la maison d'édition s'explique à son tour : il y a eu, par erreur, impression d'une mauvaise version. C'était les vacances de Noël, il n'y avait personne. Ah oui ? Dans un autre article, l'Express s'étonne : début décembre, ils sont reçu les "épreuves reliées" début décembre ; puis, à la mi-décembre, le livre définitif, avec code-barres, donc des exemplaires publiés pour être venus, et dédicacés de la main de l'auteur. Or, les deux versions sont les mêmes ; l'erreur, alors, daterait de bien avant les vacances... Curieux, non, cette série de maladresse aboutissant à la publication de la mauvaise version ?
Et puis, sur Causeur, un journaliste reprend cette explication : il n'y a pas de mauvaise et de bonne version : en fait, PPDA a été victime d'un nègre indélicat, qui lui a écrit son livre en en pompant un autre. Ergo, c'est la faute du nègre, pas de PPDA. Du reste, il y a eu des précédents : Alain Minc et Thierry Ardisson se sont retrouvé aussi, victimes de nègres indélicats. Et puis, PPDA, avec tout ce qu'il fait, il n'a pas le temps de s'intéresser à tout. DOnc, il n'a pas bien managé son nègre, on ne va pas enf aire un fromage. Voilà, c'est tout.
On attend les autres explications, qui ne manqueront pas d'être aussi savoureuses.
La version de l'éditeur, totalement invraisemblable, ne mérite aucun commentaire, si ce n'est son côté cirage de pompe du grand homme, entendez du tiroir ciasse : PPDA fait vendre, il ne s'agirait pas de se fâcher avec lui ou de brouiller son image : c'est donc la maison d'éditions qui s'excuse de son erreur auprès de PPDA. Elle n'a peut-être pas tort, la maison d'éditions, car elle aurait pu faire soigneusement relire l'ouvrage, par des personnes compétentes...
Mais l'explication du journaliste de Causeur n'est pas inintéressante : il semble admis que des personnages publics signent des livres écrits par d'autres.  C'est comme ça en France, il faut être une plume. Nombre de personnes, incapables d'écrire, veulent publier. Elles font donc écrire leur livre par d'autres, et voilà tout. Et quand il y a un couac, on bredouille des explications mais on continue.
Pour ce journaliste, il est normal que PPDA surbooké fasse écrire son livre par quelqu'un d'autre. Ce quelqu'un d'autre a fait une erreur, mais PPDA n'en est pas responsable. Si PPDA travaille trop et n'a pas le temps d'écrire des livres, ne ferait-il pas mieux de s'en abstenir, plutôt que de pomper les bouquins d'autres personnes ou de payer des nègres ?